vendredi 9 janvier 2015

Vendredi 09 janvier  2015 à la Maison de Culture  à 17 h
en hommage à René Vautier 
  Projection du film  "Avoir 20 dans les Aurès "
Le Ciné Club de Mascara se devait de lui rendre hommage 

      Ce dimanche 4 janvier 2015, René Vautier est mort à l’âge de 86 ans, dans sa Bretagne, un homme de grande valeur. René était un homme de conviction et d’engagement, un artiste généreux.
Il aimait à raconter son départ dans le cinéma comme une décision collective et ce qui serait sa contribution au combat débuté très jeune dans la Résistance. Légende ou non, ce qui est certain ce fut sa fidélité aux combats pour la justice et le respect de l’humain. C’est ainsi que dans Afrique 50, il s’appliquera à dénoncer le colonialisme à une époque où on ne transigeait pas sur la défense de l’empire français. Ce qui lui vaudra sa première condamnation à de la prison. Sa caméra sera ensuite sur tous les fronts : de la guerre d’Algérie aux luttes sociales, des essais nucléaires dans le Pacifique à la marée noire de l’Amoco-Cadiz en Bretagne, sa caméra dénonçait en donnant à voir, tout simplement. Avec humilité, il savait laisser la parole aux acteurs des luttes. Chez lui, pas de discours moralisateur, juste la force des images. René n’aimait pas beaucoup quand on insistait sur la qualité esthétique de ses documentaires comme de ses fictions, il nous laisse pourtant une œuvre majeure.
       C'est un grand ami de l'Algérie et a fortement contribué à la lutte d'Indépendance grâce à son arme LA CAMERA  avant pendant et après le déclenchement de cette guerre,  Citons L’Algérie en flammes, Dzazaïrouna (présenté devant l’ONU). Peuple en marche, vibrant documentaire, sera le premier réalisé par le cinéaste dans l’Algérie indépendante, en 1963. Il collabora à d’autres films, comme L’aube des damnés de Rachedi et Chroniques des années de braise de Hamina.
En 1966, les poursuites étant levées en France, il rentre chez lui, en Bretagne où il crée une coopérative ouvrière de production. Il a réalisé Avoir 20 ans dans les Aurès, primé à Cannes en 1972, qu’une version restaurée permet de voir dans de bonnes conditions dans sa puissance anticoloniale. Si ensuite il se consacra à sa région, il est resté attaché à l’Algérie.

     René Vautier n’est plus, restent ses films. Les donner à voir et à revoir c’est le moyen de poursuivre son combat qui est aussi le nôtre.(Article de l'Humanité du 06 janvier 2015)