jeudi 21 avril 2016

Jeudi 21  avril 2016 au Colisée  de Mascara  à 18h00

 
  Projection du film  


"Rashōmon"




 
Rashōmon (羅生門) (la porte de Rashō en japonais) est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa en1950, d'après la nouvelle de Ryunosuke Akutagawa.

Synopsis

Dans le Japon de l'époque Heian (aux alentours du xe siècle), pendant une guerre civile, quatre versions très différentes d'un crime d'après autant de témoins y compris celui qui l'a perpétré et le fantôme du défunt, convoqué par un chaman.

Fiche technique


Distribution

Commentaires

Le western L'Outrage de 1964 avec en vedette Paul NewmanClaire Bloom et Edward G. Robinson est fondé sur le même scénario.
  • « De la réalité chacun se fait une idée. Dans les discours scientifique et politique, dans les conversations de tous les jours, nous renvoyons en dernière instance au référent suprême : le réel. Mais où est donc ce réel ? Et surtout, existe-t-il réellement ? De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu'il n'existe qu'une seule réalité. En fait, ce qui existe, ce sont différentes versions de la réalité, dont certaines peuvent être contradictoires, et qui sont toutes l’effet de la communicatio et non le reflet de vérités objectives et éternelles » (Paul WatzlawickLa réalité de la réalité, Seuil, Paris, 1976).
Au premier niveau physique est la réalité matérielle de faits, gestes et paroles du « crime ». Au deuxième niveau physiologique est la réalité sensorielle des images et sonorités perçues. Au troisième niveau psychique est la réalité imaginaire des significations et valeurs conférées aux éléments de la réalité physique déjà orientée et délimitée par la réalité sensorielle de la perception des sons et lumières. Au quatrième niveau symbolique est la réalité culturelle des croyances d'une religion et des règles de conduite d'une morale qui orientent et délimitent les significations et valeurs possibles conférées aux faits, gestes et paroles de la réalité physique déjà filtrée et sélectionnée par la réalité physiologique des perceptions.
Ainsi, une même scène du « crime » se présente en quatre versions différentes après une cascade d'interprétations, de « communications » des différents niveaux de réalité.
Ceci pose le problème du témoignage d'une « scène » dans la sélection des témoins et dans la sélection par le témoin choisi des différentes perceptions, significations et valeurs qu'il a éprouvées « réellement »
D'autre part, un même « fait » physique ne devient « événement » psychique que par ses effets et répercussions dans l'esprit des acteurs et spectateurs des gestes et paroles.
Selon le souhait du réalisateur Akira Kurosawa, la musique du film composée par Fumio Hayasaka est une adaptation japonisée du Boléro de Ravel, ce qui a pour effet de renforcer le caractère cyclique, mais changeant de la narration (Joseph L. Anderson et Donald Richie, The Japanese Film. Grove Press, Inc. New York, 1959. p. 342). D'ailleurs, le déroulement de la musique n'est pas constant : les notes sont absentes au début du film, commencent quand le paysan qui voulait couper du bois entame le récit de sa découverte - leur objectif semble alors celui de servir l'action, en soulignant les passages forts du drame, assez classiquement - puis elles décroissent pour s'assourdir au deuxième témoignage et disparaître à partir du troisième, à mesure qu'on découvre la cruauté et l'abjection des protagonistes. Elles ne reprendront qu'à la fin, comme une légère touche d'espoir quand le paysan prend un nouveau-né délaissé et accepte de s'en occuper.

Remakes

  • The Outrage - L'Outrage, Martin Ritt, 1964, États-Unis
  • U mong pa meung - The Outrage, Pundhevanop Dhewakul, 2011, Thaïlande

Récompenses