jeudi 2 juin 2016

Jeudi 02 juin 2016 au Colisée  de Mascara  à 18h00

 
Séance spéciale clôture de la saison 2015-2016


et c'était l'occasion de rendre hommage à un fidèle (et très actif)  membre du ciné club
Daho Hamdani






et la Projection du film 


"The Kid"





Interprétation
Charles Chaplin (le vagabond), Jackie Coogan (l'enfant), Baby Hataway (le bébé), Edna Purviance (la mère), Carl Miller (l'homme), Tom Wilson (le policier), Chuck Riesner (le costaud), Henry Bergman (le patron de l'asile de nuit), Sydney Chaplin (l'Inspecteur de l'Assistance publique)


Synopsis

Délaissée par son amant, une jeune femme ne sait que faire du bébé qu'elle vient de mettre au monde. Elle décide de le confier à une famille riche et le dépose sur le siège d'une voiture de luxe. Hélas, le véhicule est volé par deux malfaiteurs, qui se débarrassent de l'enfant dans une ruelle des faubourgs. C'est là que Charlie, l'éternel vagabond, découvre l'enfant et, finalement, l'adopte. Cinq ans plus tard, Charlie, devenu vitrier, gagne sa vie en réparant les carreaux que le «kid» casse avec sa bénédiction. Cependant, la mère du gamin, devenue chanteuse d'opéra, pleure son garçon perdu. Pour soulager sa mauvaise conscience, elle distribue des jouets aux jeunes déshérités...

Un film avec un sourire, peut-être avec une larme. Des films dont l’histoire et la mythologie mêlent autant la fiction et la réalité, The Kid est assurément l’un des plus troublants. Si Chaplin a hélas souvent été un artiste maudit, l’histoire de ce que beaucoup considèrent comme son premier long-métrage le prouve à qui en douterait. Agé de 30 ans lors du début du tournage en juillet 1919 (tournage qui s’étalera sur plus d’un an pour les raisons qui vont suivre), Chaplin est un personnage déjà mondialement connu du grand public par sa silhouette, son humour et sa présence scénique. John Carpenter affirma lors d’une interview que le premier film d’un cinéaste est souvent son plus personnel. Cette maxime s’applique parfaitement dans le cas de Chaplin.

The Kid n’était à l’origine qu’un projet de court-métrage de plus dans la carrière déjà bien fournie du réalisateur. Le contrat le liant à la First National l’obligeait à l’époque à fournir encore un certain nombre de courts-métrages sur une durée d’un an. Mais Chaplin, de plus en plus perfectionniste et ambitieux, décidait de consacrer d’avantage de temps à ses œuvres. La genèse de The Kid en est la preuve la plus flagrante. Le film gagnant en importance aux yeux de Chaplin, la production va donc s’étaler sur quasiment un an, au grand dam des producteurs qui ne voient pas d’un bon œil le fait que son film coûte autant d’argent (le film se présente en effet sur six bobines alors qu’un court "classique" n’en comporte que deux).

Sa vie privée et sa vie personnelle vont se mêler et parfois se confondre de manière troublante sur le tournage de ce film. La mère du fameux Kid est interprétée par son ancienne concubine Edna Purviance. Une chose n’arrivant jamais seule, deux semaines après le début du tournage, son premier enfant âgé de 3 ans décède. Triste conséquence, le couple qu’il forme avec Mildred Harris, sa première femme, se détériore ; femme que Chaplin remplacera trois ans plus tard par Lita Gray qui joue un petit rôle dans le film. A l’instar de David Cronenberg avec The Brood (Chromosome 3, 1979), le film va jouer son rôle d’exorciste et va permettre à son auteur d’affronter ses démons présents et passés.

Le drame qui s’est abattu sur l’auteur se sent et est exprimé de façon complètement imagée dans le film. Une des scènes d’ouverture voit Chaplin (un mendiant) se retrouver par hasard dans une rue où justement l’enfant est abandonné et qui, par un gag savoureux, celui du landau, va devenir le père du héros du film. Cette scène résume à elle seule les motivations profondes du cinéaste et représente la clé de voûte du film : l’image de la mère, dénigrée, renvoie également à la vraie mère de Chaplin que ce dernier a perdu de vue depuis plus de 6 ans. Le personnage de Chaplin est définitivement tiraillé entre le hasard de la situation (le mendiant n’aurait pas du passer par là) et le désir de devenir père.



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